Le violon véhicule avec lui, à tort ou à raison, une image d’instrument difficile. Souvent associé au Diable, qui en joue fort bien pour séduire les âmes et les conduire en enfer, on oublie souvent qu’il porte aussi en lui de prodigieuses forces de guérison pour celui qui sait les entendre, les éveiller et les utiliser.
Certes, les grandes pages du répertoire classique, concertos et sonates sont des œuvres difficiles qui exigent un travail technique long et rigoureux. Mais beaucoup de petites pièces très agréables, musiques à danser, musiques traditionnelles ou musiques du monde, sont tout à fait à la portée de beaucoup d’apprentis violonistes motivés.
Cerise sur le gâteau, ces musiques font du bien !
« Jouer du violon, c’est reproduire la création de la vie elle-même. L’archet agissant du côté droit(…) stimule la matrice femelle universelle (…) donnant vie à toutes les formes potentielles qu’elle renferme, symbolisées par les doigts de la main gauche… La conscience populaire, enracinée dans l’unité supposée de l’Homme avec la Nature, aimerait effacer la dualité… Or, la dualité est inhérente au fait que la volonté de la main tenant l’archet vient faire assaut par la droite à la virginité de l’épousée » [1]
Le violon prend une part importante dans la musique folklorique, en particulier dans les noces. La danse résout dans une union érotique et sociale la dualité de l’archet et la corde.
L’apparition du violon (attestée en 1523), selon Herbert Whone, coïnciderait avec le développement de l’humanisme.
Le violon est très lié symboliquement au corps de la femme, le photomontage de Man Ray le montre très clairement. La femme, la mère, le lien que nous avons avec un violon « parle » consciemment ou non de cette relation.
Chez les troubadours, le corps de la femme aurait des pouvoirs magiques : « dans le contenu érotique des poèmes de Guillaume IX d’Aquitaine, on trouve des traces d’une croyance très primitive attribuant au corps féminin des pouvoirs guérisseurs ou bénéfiques, croyance répandue dans l’Antiquité et dans le folklore. La femme aimée protège son ami dans les combats plus efficacement que les pierres magiques »[2] De même, dans Aucassin et Nicolette, « Nicolette guérit le pèlerin frappé de l’esvertin[3]. La joie qui vient d’elle peut guérir les malades, sa colère tuer le plus sain »[4].
Protéger, assister, guérir, relèvent des vertus magiques de la musique. Maître des sons, maître des soins, en Bretagne, le guérisseur est souvent musicien : il sait calmer ou soulager les bêtes avec son violon. Personnage ambigu, vénéré et redouté, à la fois sorcier, rebouteux, ménétrier. Il sait détourner un sort, calmer les bêtes, faire fuir les loups.
Le violon a donc valeur d’un « corps symbolique »vibrant contre le notre et résonnant « en sympathie », c’est un principe magique : « agir sur le semblable par le semblable ».
Donc, jouer du violon avec plaisir et en conscience, c’est se remettre sur de bonnes énergies.
Le Trille du Diable, Tartini
Histoire du soldat, Igor Stravinsky
Concerto à la mémoire d’un ange, Alban Berg
Quatuor pour la fin du temps, Olivier Messaien
Aucassin et Nicolette, Fritz Kreisler
24 Caprices, Paganini
Sonata Representativa, Sonates du Rosaire, I. Biber
Tzigane, Maurice Ravel
Chaconne (extrait de la partita en ré mineur) J.S. Bach
Il existe différentes manières de tenir un violon :
• Sur les genoux, dos du violon contre le ventre du violoniste,
• Contre la poitrine, à l’horizontale ou éclisses vers le haut,
• Sur la clavicule, sans serrer avec le menton,
• Sous le menton, à droite ou à gauche du cordier,
• Changer de position en jouant (Tsiganes)
• Poser le coude gauche sur le manche d’un fauteuil (violoneux),
• En guitare,
• Contre l’aisselle (Pologne)
• La tête du violon vers le bas, le musicien étant assis par terre
Un archet peut être tenu :
• Paume de la main vers le haut,
• Paume de la main vers le bas,
• À différents endroits de la baguette,
• Le pouce placé, sur la mèche, peut en régler la tension.